Douceur de la musculation, sortie le 16 octobre
Douceur de la musculation
Quand j’ai parlé de Douceur de la musculation à Benoît, l’éditeur du Nouvel Attila, je n’y croyais pas trop. La musculation n’a pas bonne réputation. Il y a des sports considérés comme littéraires, mais pas la musculation qui est plutôt objet de mépris, de moqueries aussi.
On se trouvait dans un café de la place de la Nation en janvier dernier. Benoît est un garçon étonnant, et passé un instant de surprise, il s’est enthousiasmé. Il a lu le texte, et son enthousiasme est resté.
J’ai commencé ce livre il y a une dizaine d’années. Je traversais une période de fortes angoisses, et la musculation était arrivée dans ma vie sous la forme des calisthénics, la musculation au poids de corps.
J’avais pratiqué la musculation des années auparavant, depuis l’adolescence, mais de façon hachée, désordonnée.
Puis la musculation est revenue il y a quelques années, à présent avec haltères, sangle, et inscription en salle, suite à une dépression. J’étais au fond de l’abime. Je devais survivre. Elle s’est ajoutée à ma passion pour la course, et aujourd’hui ces deux pratiques font partie de mon arsenal pour prendre soin de ma santé mentale et de mon corps (avec la thérapie, bien sûr).
Ce livre s’adresse aux personnes qui, comme moi, ont longtemps été dégoutées du sport, mises de côté. C’est un essai, mais aussi un texte autobiographique et pratique (je donne des conseils, j’y parle nutrition). On pourrait dire qu’il s’inscrit dans la cadre de l’autothérie (Lauren Fournier). Il est en lien avec ma neuroatypie et ma queerness, avec ma précarité financière et sociale, avec mon statut de papa aussi. Bien évidemment c’est un texte politique. Il est hors de question que nous laissions les muscles (et leurs bénéfices pour notre santé, notre autonomie) aux mascus et aux fachos. Ce savoir est un bien commun. Nous devons travailler à le récupérer.
J’espère qu’il vous plaira, et surtout que les personnes qui sont loin de cet univers verront qu’il y a malgré tout des choses pour elles. La musculation c’est bien sûr le travail de la force, mais c’est aussi une manière de protéger et de prendre soin de notre douceur et de nos fragilités. Et de celles de nos proches, enfants, et parents quand ils vieillissent.


Oh les échos et reflets avec la newsletter de @Tal Madesta hier ! Hyper enthousiaste de lire cet essai et merci à vous deux pour cette invitation à réfléchir sur queerness et musculation (et tendresse et ancrage à soi)
L’oxymore m’a fait buguer, puis j’ai immédiatement pensé à une blogueuse neuro-atypique et malade chronique que je lis depuis quelques années, qui s’inscrit complètement dans cette perspective (si jamais cela vous dit de la lire : https://winnielim.org/journal/my-experience-on-starting-exercise-from-zero/ ou https://winnielim.org/journal/one-year-of-strength-training/) Hâte de découvrir votre essai (je vais l’ajouter aux suggestions d’acquisition de la médiathèque, c’est comme ça que je suis tombée sur La Tendresse des catastrophes :) )